Offre de stage 2023 sur les identifiants numériques chercheurs

« Etat des lieux sur l’utilisation les identifiants numériques chercheurs : l’exemple de plusieurs établissements d’enseignements supérieurs et de recherche français »

« Utilisation et usages des identifiants numériques chercheurs en France »

Christophe Boudry, Maître de conférences (URFIST de Paris/Université de Caen Normandie) et Aline Bouchard, conservatrice des bibliothèques (URFIST de Paris)

Les difficultés pour identifier la production scientifique d’un chercheur et l’écosystème dans lequel il évolue sont nombreuses. La croissance importante du nombre d’articles scientifiques publiés annuellement et la multiplicité des réservoirs de publication (bases de données bibliographiques, archives ouvertes) rendent parfois cette tâche quasiment impossible. S’ajoutent à ces difficultés d’autres bien connues qui concernent les variations d’affiliations (Dassa et al., 2014), les problèmes d’homonymie, de changement de nom et de translittération, qui rendent cette identification souvent très délicate, hormis par le chercheur lui-même (bien que, dans certains cas, celui-ci n’ait pas forcément mémorisé d’éventuelles variantes dont il serait l’auteur…).
Pour tenter de pallier ces problèmes, un certain nombre d’initiatives ont vu le jour ces dernières années avec la création d’identifiants numériques chercheurs (INC) comme ORCID, ResearcherID ou bien encore IdHAL. Ces dispositifs sont appelés à jouer un rôle prépondérant dans les opérations d'identification des travaux scientifiques, opérations aujourd'hui complexes et imparfaites. Ils sont également amenés à servir d’interface entre les chercheurs et les autres acteurs de l’information scientifique et technique (éditeurs, bailleurs de fonds, données de la recherche…).
A l’heure actuelle, ces dispositifs ont fait l’objet de peu d’études concernant leur usage (Mikki et al., 2015; Boudry & Durand-Barthez, 2020). Ce projet a donc pour objectif d’investiguer les identifiants numériques chercheurs afin de faire un état des lieux concernant leurs usages. Il est envisagé pour mener cette étude de solliciter certains établissements d’enseignement supérieur et de recherche français, afin d’obtenir des listes exhaustives de leurs personnels avec leur appartenance disciplinaire, en vue de déterminer pour chacun d’entre eux leur investissement ou non dans chacun des INC qui feront l’objet de cette étude. Pour compléter cette dernière et à titre de comparaison, l’appartenance aux deux principaux réseaux sociaux académiques ResearchGate et Academia sera également évaluée. A noter que cette offre de stage s’insère dans un projet de recherche plus global intitulé « Utilisation et usages des identifiants numériques chercheurs en France » qui bénéficie d’un financement spécifique du 2e Plan National pour la Science Ouverte. Il se situe dans la continuité de 4 études publiées par l’URFIST de Paris depuis 2017 sur les Digital Object Identifier (DOI) (Boudry & Chartron, 2017), les réseaux sociaux académiques (Boudry & Bouchard, 2017) et les identifiants numériques chercheurs (Boudry & Durand-Barthez, 2020 ; Boudry, 2021).

La personne recrutée devra effectuer des recherches sur différents sites internet dont la liste lui sera précisée, afin de déterminer l’investissement des personnels de plusieurs institutions d’Enseignement Supérieur et de Recherche (Université de Caen Normandie et 2 ou 3 autres établissements d’enseignement supérieurs et de recherche à déterminer) dans différents INC et dans certains réseaux sociaux académiques. Il devra également recouper et analyser ces données avec d’autres récoltées automatiquement provenant du site ORCID.org. Ce travail demande rigueur, curiosité et persévérance.
La personne devra avoir être à l’aise avec l’outil informatique et maîtriser la recherche d’informations sur internet. La maîtrise d’Excel est également indispensable. Une connaissance des outils de programmation pour interroger les APIs du site ORCID serait un plus (PHP, XML, SPARQL).
Lieu de travail : Paris ou éventuellement Caen selon préférences. Possibilité de télétravailler (quotité hebdomadaire à définir).

Les résultats de cette étude de recherche doivent permettre de faire un état des lieux de l’utilisation des INC et réseaux sociaux académique en France, en s’appuyant sur une étude expérimentale quantitative à l’échelle d’une ou plusieurs universités françaises. Cette étude, appuyée par un état des lieux bibliographique des articles publiés récemment sur le sujet au niveau mondial, devrait permettre de mieux appréhender les enjeux liés aux INC et réseaux sociaux académiques, et de dégager des pistes et éventuellement des recommandations quant à leur déploiement et utilisation dans les universités et établissements d’enseignement supérieurs et de recherche français. Cette étude devrait également permettre de compléter et comparer les résultats d’une étude similaire réalisée à l’Université de Caen Normandie en 2017 et dont les résultats ont été publiés en 2020 (Boudry & Durand-Barthez, 2020).

• Indemnités de stage : selon le taux légal en vigueur
• Durée : selon la durée de stage imposée par la formation
  A noter qu’il ne sera fait aucune offre de recrutement ou de doctorat à l’issue de ce stage.
• Période : printemps 2023

• Boudry, C. (2021). Availability of ORCIDs in publications archived in PubMed, MEDLINE, and Web of Science Core Collection. Scientometrics, 126(4), 3355‑3371. https://doi.org/10.1007/s11192-020-03825-7
• Boudry, C., & Bouchard, A. (2017). Role of academic social networks in disseminating the scientific production of researchers in biology/medicine : The example of ResearchGate. Medecine Sciences: M/S, 33(6-7), 647-652.https://doi.org/10.1051/medsci/20173306023
• Boudry, C., & Chartron, G. (2017). Availability of digital object identifiers in publications archived by PubMed. Scientometrics, 110(3), 1453‑1469. https://doi.org/10.1007/s11192-016-2225-6
• Boudry, C., & Durand-Barthez, M. (2020). Use of author identifier services (ORCID, ResearcherID) and academic social networks (Academia.edu, ResearchGate) by the researchers of the University of Caen Normandy (France): A case study. PLOS ONE, 15(9), e0238583. https://doi.org/10.1371/journal.pone.0238583
• Dassa, M., Deniau, A., Durand-Barthez, M., Girard, F., Pothier, N., & Sene, A. (2014). Le millefeuille des affiliations françaises dans les publications scientifiques. Documentaliste-Sciences de l’Information, Vol. 51(4), 12. https://doi.org/10.3917/docsi.514.0012
• Mikki, S., Zygmuntowska, M., Gjesdal, Ø. L., & Al Ruwehy, H. A. (2015). Digital Presence of Norwegian Scholars on Academic Network Sites-Where and Who Are They? PloS One, 10(11), e0142709. https://doi.org/10.1371/journal.pone.0142709
• Heusse, M.-D., & Cabanac, G. (s. d.). ORCID growth and field-wise dynamics of adoption : A case study of the Toulouse scientific area. Learned Publishing, n/a (n/a). https://doi.org/10.1002/leap.1451